NIMAYRI (AL-)

NIMAYRI (AL-)
NIMAYRI (AL-)

NIMAYR 壟 ou NIMEYR 壟 ou NEMEYR 壟 MU ムAMMAD JAAFOR AL- (1930- )

Né à Omdurman (Soudan) dans une famille de citadins, Jaafor al-Nimayr 稜, après des études primaires dans sa ville natale puis secondaires à Khartoum, choisit d’entrer dans l’armée et suit les cours de l’Académie militaire de Khartoum de 1950 à 1952. Brillant sujet, esprit critique, il réfléchit sur les problèmes qui se posent au monde arabe. Il admire les Officiers libres égyptiens qui, après le coup d’État de Nasser en 1952, deviennent pour lui un symbole. Ses opinions lui valent une carrière militaire mouvementée. À deux reprises, il est mis aux arrêts et suspendu pendant seize mois en 1967. Cependant, brillant officier, il participe à des opérations dans le sud du Soudan où il s’illustre par son sens de l’organisation et de la tactique. Membre d’une organisation clandestine, il participe avec plusieurs officiers au coup d’État d’octobre 1964, de tendance libérale, qui renverse la dictature du général Abboud pour rétablir la Constitution de 1955. Cependant, Nimayr 稜, ainsi que les autres officiers, préfère rester à l’écart et laisse les civils prendre les responsabilités gouvernementales. Envoyé en stage en Allemagne puis aux États-Unis, il revient en 1966 au Soudan. Il sera, en 1969, commandant de l’unité des forces armées chargées de la défense de Khartoum.

L’impossibilité où se trouve le nouveau régime de mener à bien les réformes institutionnelles et économiques conduit Nimayr 稜 et son groupe de jeunes officiers à sortir de leur réserve et à vouloir prendre le pouvoir en y associant Aouadallah, juriste démocrate, l’un des dirigeants de l’Union socialiste arabe pro-nassérienne et l’inspirateur du programme politique de la nouvelle équipe. Le coup d’État du 25 mai 1969, réussi sans effusion de sang, donne le pouvoir à Nimayr 稜 qui, avec le grade de général, prend les titres de président du Conseil et de ministre de la Défense. Aouadallah est nommé Premier ministre, poste qu’il abandonnera en octobre de la même année et dont les fonctions seront assumées par le général Nimayr 稜. En octobre 1971, ce dernier devient le premier président de la république démocratique du Soudan, élu avec 95 p. 100 des suffrages. Il sera réélu en 1977 avec 99 p. 100 des suffrages, puis en 1983 (avec 99,5 p. 100).

Le programme du général Nimayr 稜, tel qu’il ressort de ses déclarations de 1969, repose sur un socialisme spécifiquement soudanais. Son admiration pour Nasser reste intacte, mais il entend avant tout construire son pays sur ses propres traditions, donc tenir compte de la situation géographique du pays, charnière entre le monde arabe et le monde africain: «Notre arabisme ne s’oppose pas à notre africanisme. Les deux se complètent mutuellement.» Cependant, la vie politique du Soudan est marquée par la lutte d’influence qui oppose sur son territoire les pays arabes aux pays africains. Lorsque, en juillet 1971, Nimayr 稜 est renversé par un coup d’État réalisé au profit des communistes, il trouve auprès de l’Égypte et de la Libye une aide suffisamment efficace pour lui permettre de reprendre le pouvoir et de réprimer durement ses opposants. Lorsque, en mars 1972, fidèle à sa doctrine d’union nationale, il parvient grâce à l’intervention de pays africains (Éthiopie, Ouganda, Tchad) à mettre un terme au conflit du Soudan méridional qui durait depuis l’indépendance du pays en 1956, il se coupe de l’Union socialiste arabe pour laquelle la solution qui consiste à accorder l’autonomie aux provinces du Sud est en complète contradiction avec la doctrine panarabe de l’entité considérée comme intangible. Nimayr 稜 prend de plus en plus ses distances avec l’Égypte et la Libye — il avait déjà refusé en 1971 d’adhérer à la fédération groupant l’Égypte, la Libye et la Syrie. Opposant ses options nationalistes à la politique panarabe, il se consacre à la consolidation de l’unité nationale. Pour ce faire, il opère un rapprochement avec les États-Unis et l’Europe de l’Ouest et tente une ouverture vers la Chine populaire. Nimayr 稜 ouvre largement le Soudan aux capitaux étrangers. En même temps, il consolide son pouvoir à l’intérieur: c’est le cas, notamment, après le coup d’État manqué de 1976. Il est également le premier leader musulman à soutenir les efforts du président égyptien Sadate pour établir la paix avec Israël.

En avril 1985, il est renversé par un coup d’État militaire, alors qu’il fait escale au Caire, au retour d’un voyage officiel aux États-Unis.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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